Conclusions de l’Académie nationale de chirurgie concernant les Urgences
Chirurgicales Hospitalières
Lors de sa séance du 23 octobre 2002, l’Académie nationale de Chirurgie, sous la présidence du Professeur J. BARBIER, a débattu des URGENCES
CHIRURGICALES HOSPITALIERES .
La Commission, désignée par le Président, a retenu les conclusions
suivantes, adoptées en séance plénière le mercredi 29 janvier 2003.
L’Académie constate
- L’augmentation régulière du nombre de passages dans les services d’Urgences
des Hôpitaux publics. Cet accroissement concerne surtout les urgences
chirurgicales, en particulier traumatologiques.
- L’absence d’individualisation des urgences chirurgicales dans la
majorité des hôpitaux.
- Les difficultés démographiques liées, aujourd’hui à une dispersion des
sites chirurgicaux et, demain, à une diminution d’attractivité d’une
discipline contraignante.
L’application de la Réduction du Temps de Travail et des directives
européennes, malgré les assouplissements récents, risque d’aggraver une
situation difficile.
- L’accroissement de la judiciarisation avec une augmentation des plaintes
formulées après passage dans les services d’Urgences.
L’Académie rappelle les principes fondamentaux de l’accueil et du
traitement des urgences chirurgicales
- Devoir moral de qualité par des intervenants formés et compétents en
chirurgie.
- Individualisation des urgences chirurgicales au sein d’une filière
spécifique instituée dès l’accueil pour permettre une prise en charge
immédiate et adaptée.
- Mise à disposition de moyens matériels performants
L’Académie nationale de Chirurgie recommande
- Le regroupement des sites d’accueil des urgences sur les hôpitaux,
sièges de SAU, disposant d’un plateau technique performant. Cette
mutualisation des moyens, matériels et humains, dans des locaux adaptés et
fonctionnels, est une réponse à la situation démographique et économique
actuelle.
- La création dans les établissements de regroupement des urgences d’un
service d’Urgences chirurgicales, placé sous la responsabilité d’un
chirurgien, ainsi chargé de l’organisation de la prise en charge (en accord
avec les différents spécialistes chirurgicaux) et du contrôle de son
fonctionnement.
- Dans certains établissements le choix de création d’un Centre de
traumatologie pourrait être retenu.
- L’attribution à des chirurgiens de la responsabilité de l’organisation
et de la réalisation de l’enseignement des urgences chirurgicales dans le
programme des Certificats d’aptitude à la Médecine d’Urgence (CAMU) et des
Diplômes D’Université d’urgences.
- La mise en œuvre de tous les moyens pour rendre à la chirurgie son
attractivité.